Réaction équivoque de Samba Thiam au discours du 28 Novembre

mer, 01/12/2021 - 20:46

Le Discours prononcé par le Président de la République à la veille de la commémoration du 61ème anniversaire de l’indépendance a été bien accueilli par de larges pans de la classe politique nationale. Il y a eu cependant une dissonance – une -, celle du sieur SAMBA THIAM, président des FPC, une formation « en construction » qui cherche à se singulariser, à dessein, pour survivre au sein d’une opposition en pleine mutation.

Ainsi, sa « radioscopie » du Discours du 28 novembre trahit un désir fou de paraître. De n’être pas comme ceux, très nombreux, qui ont apprécié l’adresse présidentielle, tant du point de vue fond que forme. Il dit être « resté sur (sa) faim » simplement parce que le Discours qui s’adresse à tous les Mauritaniens et prend en compte leurs préoccupations de l’heure ne verse pas dans des considérations particularistes chères à ces hommes politiques qui « résistent » au changement, préférant raviver le discours décadent du « nous » contre « vous », comme si la Mauritanie était un ensemble de « villages » - un assemblage – où les intérêts particularistes priment sur l’intérêt général.

Non ! La Mauritanie n’est pas ce pays auquel fait allusion monsieur Samba Thiam où un président se sentant perdu lance un « je vous ai compris » qui n’est rien d’autre qu’une façon de gagner du temps. La « radioscopie » qu’il étale est en déphasage avec la réalité. C’est un réchauffé d’un discours construit du temps des FLAM et, apparemment, servant de programme politique pour son avatar, les FPC, qui peinent à convaincre une infime partie de la communauté qu’ils « singularisent » à tort, de toutes les autres, sans aucun espoir de puiser dans cette source qui a permis au président Ghazouani d’être le candidat du consensus à la présidentielle de 2019.

Les manifestations que Samba Thiam - qui a longtemps séjourné aux Etats Unis d’Amérique - évoque, sous forme de reproche, ne sont pas le propre de la Mauritanie. Tout pouvoir qui se respecte veille à la tranquillité et à la quiétude de ses concitoyens. Les libertés sont certes garanties par la démocratie mais elles ne doivent nullement se confondre avec l’anarchie.

Les questions qui ont trait au renforcement de l’unité nationale et à l’éradication des séquelles de l’esclavage ont été « détabousées » grâce à l’ouverture et l’apaisement initiés par le président Ghazouani. On en veut pour preuve que la série d’ateliers interrégionaux organisés par l’Union Pour la République (UPR), le bras politique du pouvoir, au cours desquels tous les discours et positions ont été entendus.

L’essentiel dont parle monsieur Thiam n’est pas ce en quoi il croit…comme « vision » personnelle autour de laquelle il essaie de rassembler une poignée de flamistes reconvertis. L’essentiel est ce en quoi croit la majorité des Mauritaniens. Ce qui fonde la République. Ce qui donne son sens à la démocratie. Ce qui permet au président d’un parti non encore reconnu de faire la « radioscopie » du Discours d’un Président de la République dont le soft power a eu raison d’une bonne partie d’une opposition à peine sortie d’une crise politique vécue comme un martyre. Qui n’a pas « tiquer » (le mot est de monsieur Thiam) durant cette sombre période, où il n’y avait ni « dialogue » ni concertations, peut-il se permettre de douter de la bonne foi d’un Président qui reçoit régulièrement les leaders de l’opposition et promet de prendre en considération les résultats sur lesquels déboucheront les concertations attendues ? A moins que la « radioscopie » de Monsieur Samba Thiam ne soit une fuite en avant faisant partie d’un insidieux retour à la surenchère politique.

Abdou Moussa LY

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