À Paris, le G5 Sahel trouve les moyens de ses ambitions

jeu, 14/12/2017 - 09:38

Dirigeants européens et africains se sont retrouvés mercredi à la Celle Saint-Cloud pour accélérer la mise en œuvre de la force régionale du G5 Sahel face aux djihadistes qui gagnent du terrain dans cette zone.

La réunion internationale sur la Force commune du G5 Sahel a porté ses fruits. La coalition militaire de ces pays (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) a reçu les moyens de ses ambitions, but affiché du mini-sommet réuni mercredi par Emmanuel Macron à la Celle Saint-Cloud, près de Paris. Le lancement effectif de cette force, baptisée FC-5GS par les militaires, achoppait encore sur le manque de fonds. Le budget, estimé à quelque 250 millions d'euros, n'était pas complet. Mercredi, le président français a confirmé un apport de 100 millions de dollars de l'Arabie Saoudite et de 30 millions des Émirats arabes unis qui permettent de boucler les besoins. Les pays concernés et la «Coalition Sahel», composée notamment de l'UE et des États-Unis apporteront le reste, Bruxelles poussant probablement son aide de 50 à 80 millions d'euros.

La future force, qui dispose déjà d'un quartier général à Sévaré, dans le centre du Mali, et de deux PC à Niamey et en Mauritanie, devrait être opérationnelle dans quelques mois. L'objectif était de remporter des «victoires au premier semestre 2018, a insisté Emmanuel Macron. Il nous faut gagner la guerre contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne. Or elle bat son plein. Il y a des attaques chaque jour, il y a des États qui sont aujourd'hui menacés (...) Nous devons intensifier l'effort.» Présente à la réunion, la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué que «les pays du G5 Sahel» étaient «prêts à mener le combat». «Nous ne pouvons pas attendre.»

Une coordination indispensable

Une façon de dire que pour le G5, le temps presse et le plus dur commence sans doute. Les armées sahéliennes, qui recevront une aide tactique sur le plan aérien et du renseignement de Barkhane et des États-Unis, doivent se coordonner. Une première opération, conduite fin octobre dans la zone des trois frontières, entre Niger, Mali et Burkina a été «encourageante».

Mais, comme le souligne le centre de réflexions International Crisis group (ICG), bien des questions se posent encore. La première est la place que tiendra cette force de 5000 hommes dans un paysage où 4500 soldats de l'armée française, environ 10 000 casques bleus et les militaires locaux sont déjà déployés. Le G5 devrait, selon plusieurs sources, concentrer ses efforts sur le centre le Mali, où une rébellion à dominante peule, dirigée par Amadoune Koufa, gagne du terrain depuis près de deux ans. Ce combat ne pourra cependant être gagné sans qu'une ligne politique ne soit clairement définie. Or, c'est sur ce point que la lutte contre le djihadisme au Mali est la plus mal en point. Les accords d'Alger, signés en 2015, restent largement théoriques. Les négociations piétinent depuis des mois et rien ne laisse espérer une amélioration rapide. L'élection présidentielle doit en effet se tenir cet été au Mali, une période peu propice aux concessions.

 

Lefigaro.fr

 

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