Nouakchott tente de contenir l’IRA: Leaders et militants intimidés

jeu, 22/02/2018 - 17:49

La mobilisation dont a fait preuve l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) à Nouakchott a valu à l’opposant et militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid d’être brièvement interrogé mardi dernier par la Sûreté mauritanienne. Pendant deux heures, le militant et opposant, qui entend se présenter à la prochaine élection présidentielle, a été interrogé au sujet des marches organisées dans la capitale mauritanienne depuis dimanche 18 février. Ces manifestations visaient à protester contre la montée des prix des produits de première nécessité et – selon un communiqué de l’IRA – contre « l’inaction des autorités face à la vague de sécheresse qui frappe les milieux ruraux ». Ce mouvement de contestation a fait l’objet d’une violente répression policière, selon le président de l’IRA.

 

« Ils m’ont accusé de mettre en danger l’ordre public. Pire encore, ils m’ont reproché d’endoctriner et de fanatiser les militants qui ont participé à ces marches. Ils m’ont également informé avoir reçu des consignes claires à mon égard de la part de leurs supérieurs : à la prochaine marche, ils viendront directement me chercher pour me jeter en prison », s’est confié l’opposant à « Jeune Afrique ».

 

Condamné en janvier 2014 pour appartenance à une organisation non reconnue et rébellion contre la force publique, B.D Abeid avait été jeté en prison de novembre 2014 à mai 2016.

 

« Je sais qu’ils se sont attaqués à moi personnellement parce qu’ils n’ont pas réussi à réduire les manifestants “iraouis” », affirme Biram Dah Abeid.

 

Selon un communiqué de l’IRA, dès le premier jour des manifestations, dimanche, une vingtaine de militants du mouvement ont été arrêtés.

 

« Ils ont été emmenés dans plusieurs commissariats de police, par groupes de deux. Ils ont été détenus pendant plus de 24 heures dans des cachots insalubres où ils ont été maltraités. Ils y ont été maintenus sans nourriture, sans commodités et en compagnie de délinquants… », assure le patron de l’IRA. Et d’ajouter que les forces de l’ordre ont informé ses militants que leur détention avait été ordonnée pour cause de participation à une manifestation jugée illégale. Le même scénario se serait répété lors de la deuxième et de la troisième marche.

 

Depuis son retour récent en Mauritanie, le leader de l’IRA a entamé un rapprochement avec les principaux responsables de l’opposition. Son but ? « Rassembler les trois pôles de l’opposition : radicale et boycottiste, participative, dialoguiste et sociale, populaire et droit-de-l’hommiste », explique-t-il.

 

Une alliance entre ces différents pôles serait une manière, selon lui, de constituer un front d’opposition capable, lors des élections de 2019, de détrôner le futur candidat du régime en place. « C’est la possibilité d’alternance que je représente qui est combattue par les autorités, conclut Biram Dah Abeid. Car ce que veut le pouvoir, c’est une opposition divisée. »

 

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