Des documents confidentiels, qui ont fait l'objet d'une fuite, mettent à nu les graves atteintes aux droits de l’Homme dont sont responsables, dans les camps de Tindouf, des leaders du Polisario .
Les dirigeants du Polisario et leurs sponsors doivent être dans la tourmente. Des dossiers confidentiels sur les pratiques des geôliers de Tindouf ont fait l'objet d'une fuite, ce qui risque de mettre à mal ceux qui se posent comme les défenseurs de la cause sahraouie.
Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l'information dans son édition du mercredi 19 septembre, précise que l'un des responsables du Polisario a fait sortir des camps de Tindouf des documents confidentiels compromettants pour les remettre au Mouvement des jeunes pour le changement (MJPC), courant contestataire du Polisario qui s’est réfugié en Mauritanie. Selon des sources du journal, le Mouvement n’aurait pas hésité un instant à remettre les documents à Amnesty International et à d’autres organisations mondiales des droits de l’Homme. L’objectif est, bien entendu, d’apporter les preuves des pratiques inhumaines dont ont été victimes des personnes séquestrées dans le centre sécuritaire d’Errachid, à Tindouf. Ce lieu tristement célèbre a souvent été dénoncé, par des rescapés des camps, comme étant le lieu où ils avaient subi de graves atteintes à leurs droits et à leur dignité, notamment des tortures.
La publication ajoute, en citant ses sources, que les documents fuités ne mettent pas seulement à nu les pratiques dont ont été victimes les séquestrés, mais pointent également du doigt la responsabilité de plusieurs leaders du Front séparatiste. De quoi rappeler des rapports publiés précédemment et faisant état de graves violations des droits de l’Homme dont ont été victimes de jeunes sahraouis dans les camps de Tindouf. En effet, des témoignages avaient nommément mis en cause des dirigeants du Polisario comme Bachir Mustapha Sayed, Mohamed Lamine Bouhali et l’actuel chef du Front, Ibrahim Ghali. Certains d’entre eux sont d’ailleurs sur la liste des personnes recherchées en Espagne pour, justement, leur passif de geôliers.