AFRIQUEDix Casques bleus tués au Mali

dim, 20/01/2019 - 22:27

L’attaque la plus meurtrière de djihadistes contre l’Onu au Mali a coûté, ce dimanche, la vie à dix Casques bleus tchadiens.

Au moins 25 autres ont été blessés, a annoncé le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.

Le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l’attaque, indiquant avoir agi «en réaction contre la visite (dimanche) du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou au Tchad», selon l’agence de presse mauritanienne Al-Akhbar, connue pour recevoir et diffuser régulièrement des communiqués de cette mouvance

A l’aube, les Casques bleus du contingent tchadien stationnés à Aguelhok, dans le nord-est du pays, à 200 km de la frontière algérienne, ont «repoussé une attaque complexe lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés», a expliqué la mission de l’Onu au Mali (Minusma).

L'attaque la plus meurtrière pour l'Onu dans le pays

S’ils ont essuyé de lourdes pertes, les Casques bleus ont réussi à «neutraliser nombres d’ennemis» et à «poursuivre les assaillants dans leur déroute».

Déployée en 2013, après que le nord du Mali est tombé sous la coupe de djihadistes liés à Al-Qaïda, la Minusma, qui compte environ 12 500 militaires et policiers, avait déjà perdu jusque-là plus de 160 Casques bleus, dont plus de 100 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’Onu tués pendant cette période dans le monde.

L’attaque de dimanche est la plus meurtrière pour l’Onu dans ce pays, toujours en proie à la menace djihadiste malgré plusieurs années d’intervention internationale. La pire jusqu’ici, en octobre 2014, avait fait neuf morts dans le contingent nigérien, dont un convoi avait été attaqué près de Gao (nord-est).

Paris annonce la reprise des opérations de la force du G5 Sahel

Tout comme les Togolais, les Guinéens ou les Burkinabè, les Casques bleus tchadiens ont payé un lourd tribut: cinq morts dans l’explosion d’une mine près d’Aguelhoc en septembre 2014, puis cinq autres au cours d’une embuscade au nord de cette ville, en mai 2016.

En avril dernier, des tirs sur le camp d’Aguelhoc avaient également coûté la vie à deux Casques bleus tchadiens et en avaient blessé plusieurs autres.

La ministre française des Armées, Florence Parly, avait indiqué ce dimanche matin à la radio France Inter que la force antidjihadiste du G5 Sahel est «en train de reprendre ses opérations». Après une lente montée en puissance, cette force, constituée par cinq Etats du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) et qui doit atteindre 5 000 hommes à pleine capacité, a connu un coup d’arrêt avec l’attaque de son QG le 29 juin à Sévaré, dans le centre du Mali.

AFP

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