La Mauritanien sur les rails de la démocratie

lun, 25/05/2020 - 14:09

Le riche banquier mauritanien Mohamed Ould Bouamatou et plusieurs de ses compatriotes, poursuivis pour corruption présumée depuis le 31 août 2017, ont bénéficié d’une ordonnance de non-lieu rendue lundi dernier par un juge d’instruction du tribunal de Nouakchott-Ouest.

Cette décision de la justice mauritanienne confirme définitivement le retour en grâce du patron de la BSA.

« Ces poursuites avaient un caractère purement politique »

Le dernier lien dans lequel Mohamed Ould Bouamatou se trouvait vient de se briser. Lundi 11 mai, le juge d’instruction du tribunal de Nouakchott-Ouest a pris une ordonnance de non-lieu en faveur du banquier mauritanien et de nombreuses autres personnalités. Parmi lesquelles, le vice-président du groupe BSA, Mohamed Ould Debagh, 17 anciens sénateurs, 2 syndicalistes et 4 journalistes. Tous étaient poursuivis pour corruption présumée depuis le 31 août 2017. Après trois années d’instruction, le juge est parvenu à la conclusion qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes d’une quelconque corruption.

Commentant l’ordonnance du magistrat chargé de l’enquête, Me Yezid Bamba Ould Yezid, qui a défendu Mohamed Bouamatou et ses co-accusés, s’est réjoui d’une « décision qui conforte le principe de la présomption d’innocence, en l’absence de preuves ». Pour lui, cette conclusion « démontre clairement que ces poursuites avaient un caractère purement politique, et étaient dénuées de tout contenu judiciaire ».

Bouamatou, l’obstacle au troisième mandat d’Abdel Aziz

L’ordonnance du juge d’instruction du tribunal de Nouakchott-Ouest marque la fin des poursuites du dossier RP04/2017, déclenché dans la foulée d’un référendum constitutionnel organisé au forceps le 05 août 2017 et qui a abouti à la suppression du sénat et au changement des symboles de la République (drapeau et hymne national). A travers ce projet, l’ex président Mohamed Ould Abdel Aziz nourrissait  l’ambition de briguer un troisième mandat interdit par la constitution, selon de nombreux analystes.
Principal appui de l’opposition et bête noire du régime, Bouamatou avait alors mis ses ressources au profit de ceux qui refusent de voir l’institution sénatoriale abolie et a soutenu légalement l’opposition mauritanienne afin de favoriser la démocratie dans son pays. Ce qui lui a valu un mandat d’arrêt international lancé par la justice mauritanienne.

La Mauritanien sur les rails de la démocratie

Le non-lieu pour les accusations de corruption confirme le retour en grâce définitif de Mohamed Ould Bouamatou, longtemps contraint à l’exil au Maroc et en Belgique notamment. Le banquier a retrouvé le pays natal le 11 mars dernier, grâce à l’abandon des poursuites judiciaires contre lui par le nouveau pouvoir de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ce général respecté, élu en août 2019, a amorcé une véritable détente politique en Mauritanie. Il a par exemple ordonné la remise en liberté de militants et d’activistes, engagé un dialogue politique avec l’opposition et réhabilité Bouamatou en décembre dernier.

"Titre source : Mauritanie : Mohamed Ould Bouamatou définitivement libre !

Amel Abdallah 25 Mai 2020

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