Le mardi 5 janvier 2021, A pasteur comparaissait devant le TGI de Ouagadougou pour les faits de viol commis sur Awa, résidente au domicile de son oncle chez qui le prévenu était hébergé.
Le pasteur à la barre, reconnaît avoir entretenu des relations sexuelles avec Awa, mais il ne s’agit nullement d’un viol parce que dit-il, elle était consentante. A cet effet, l’accusé explique que ce jour de 3 octobre 2020, il a conduit sa femme à Manga. Sur le chemin du retour pour Ouagadougou, il a fait une escale au domicile de son oncle et a été contraint par la pluie d’y passer la nuit. Ainsi, il continue son récit en rapportant que son oncle lui a par conséquent indiqué une maison dans sa cour où il pouvait y dormir. Après les indications de son oncle, le pasteur affirme que la porte de celle-ci était fermée, d’où il s’est introduit dans une autre inoccupée et ouverte pour dormir. C’est tard dans la nuit que Awa aurait apparu dans la maison. Cette dernière surprise par sa présence sur les lieux l’aurait interrogé et il lui a fait part qu’il était le neveu du propriétaire de la cour. Par la suite, A raconte qu’ils ont sympathisé au point que Awa fasse un rangement dans la maison et lui offre une couchette pour dormir.
De là, soutient-il, Awa lui aurait proposé des relations sexuelles et il a succombé. L’acte terminé, le pasteur déclare que Awa lui a réclamé de l’argent faute de quoi, elle menace de lui créer des problèmes. N’ayant pas d’argent sur lui, elle a mis en œuvre sa menace et prétendu devant son oncle qu’elle avait été violée par lui. A la suite de ses déclarations, le procureur se met à lire ses déclarations antérieures dressées dans les procès-verbaux. Des procès-verbaux dans lesquels il reconnait le viol et explique clairement comment il a procédé. En réaction, le pasteur lance « il y a des choses que je n’ai pas dit là-bas sans vous mentir M. le procureur ».
A l’issue de l’instruction, le procureur pour ses réquisitions observe qu’il est constant que le prévenu a entretenu des relations sexuelles avec la victime. Toutefois, le consentement est lui contesté mais le parquet estime qu’au regard des éléments, l’on ne peut être convaincu que la victime ait accepté d’avoir ainsi des relations sexuelles avec un inconnu sans violence. De plus, le fait qu’elle ait informé immédiatement l’oncle du prévenu ne fait que sous-tendre cet état des faits, selon le procureur. En conséquence, le ministère public requiert 7 ans de prison dont 3 ans fermes, plus une amende de 600 000 francs ferme contre le pasteur A.
L’avocat du prévenu, lui estime cependant que la victime ne pouvait qu’être consentante au vu des événements. Il n’y a pas eu de violence, indique-t-il avant de faire entendre que tout dans le comportement décrit de la supposée victime laisse croire qu’elle était consentante. Autre point soulevé par le conseil, l’inexistence d’un certificat médical pour étayer l’accusation de viol.