Le meurtre à Rio d’un Congolais, roué de coups après avoir réclamé, selon sa famille, le versement du salaire impayé de deux journées de travail, a provoqué une vague d’indignation au Brésil.
Moïse Mugenyi Kabamgabe, 24 ans, a été passé à tabac par plusieurs hommes près d’une plage de Rio de Janeiro le 24 janvier dernier. Selon les rapports des membres de la famille de la victime, le jeune a été battu pour avoir facturé deux frais quotidiens, d’un montant total de R$ 200 (22 045 FCFA), pour des services rendus dans l’établissement.
C’est un drame qui émeut tout autant qu’il révulse le Brésil. Des images d’une caméra de surveillance montrent Moise Mugenyi Kabagambe être battu à mort dans le kiosque où il travaillait, sur une plage de Rio de Janeiro. Selon des témoignages de sa famille, ce jeune homme originaire de la République démocratique du Congo âgé de 24 ans aurait été roué de coups après avoir réclamé le versement de deux journées de salaire.
Moise Mugenyi Kabagambe a été tué le 24 janvier près d’un kiosque de la plage de Barra da Tijuca où il travaillait. « Il voulait son argent avant de rentrer chez lui et le gérant du kiosque n’a pas voulu le payer. Ils se sont disputés, le gérant a pris un bâton pour le frapper et Moïse s’est saisi d’une chaise pour se défendre », a raconté son frère Sammy Kabagambe, 28 ans, qui vit également à Rio.
Selon lui, le gérant a ensuite appelé en renfort d’autres individus qui l’ont frappé durant de nombreuses minutes avec des bâtons et une batte de baseball. Pour neutraliser Moïse, ses agresseurs ont également attaché ses poignets et ses chevilles à l’aide d’une corde.
Des images d’une violence insoutenable filmées par une caméra de surveillance diffusées mardi par le journal « O Globo » montrent le jeune homme à terre, pendant qu’au moins trois hommes s’acharnent sur lui. La fin de la vidéo, un montage de presque quatre minutes, montre un des agresseurs tentant de le réanimer, en vain.
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Trois personnes en détention
Selon des médias locaux, trois personnes se trouvent actuellement en détention dont deux se sont présentées d’elles-mêmes à la police et ont avoué avoir participé au meurtre. « Une expertise a été menée sur place et les images des caméras de sécurité seront analysées », a précisé la police de Rio dans un courriel envoyé à l’AFP.
Moïse Kabagambe est arrivé au Brésil avec une partie de sa famille en 2011, fuyant le conflit armé qui sévit depuis des décennies en République démocratique du Congo. « Nous avons fui la RDC pour ne pas qu’on nous tue, mais on a tué mon fils ici, comme on tue les gens dans mon pays, […] comme un animal », a déclaré pour sa part sa mère, dans un témoignage recueilli par « O Globo ».