Maroc : enquête après des «tirs» au Sahara occidental ayant fait un mort

lun, 30/10/2023 - 17:20

Le parquet marocain a annoncé dimanche l’ouverture d’une enquête après des « tirs de projectiles » ayant provoqué la mort d’une personne et blessé trois autres, dont deux grièvement, au cours de la nuit de samedi à dimanche à Smara, située dans le territoire contesté du Sahara occidental.

Un communiqué cité par l’agence de presse marocaine MAP précise que « le procureur général du roi près la Cour d’Appel de Laâyoune a chargé l’équipe d’enquête de réaliser des expertises techniques et balistiques pour identifier l’origine et la nature des projectiles ». Le ministère public « prendra les mesures juridiques appropriées en fonction des résultats de l’enquête », ajoute la même source.

Auparavant, les autorités locales avaient signalé quatre explosions survenues dans la nuit, provoquant un décès et trois blessures, dont deux graves, à Smara. Située à plus de 1000 km au sud de Rabat, la ville a été touchée par ces explosions dans trois quartiers, causant des dommages matériels à deux maisons, avaient précisé les autorités locales à l’AFP. Les deux blessés graves ont été évacués vers un hôpital de Laâyoune, situé à 200 km à l’ouest de Smara. Le troisième blessé, de caractère léger, a pu retourner chez lui après avoir reçu les premiers soins.

Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux, mais l’AFP n’a pas pu les authentifier. Elles montrent un pan de toiture effondré d’une maison inhabitée ainsi qu’un impact au sol et des débris métalliques non identifiés. Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole jusqu’en 1975, est considéré par l’ONU comme un « territoire non autonome » en l’absence d’un règlement définitif. Depuis près de 50 ans, un conflit oppose le Maroc aux indépendantistes du Polisario, soutenus par l’Algérie. Jeudi, le Front Polisario avait annoncé avoir « ciblé des positions des forces d’occupation marocaines à proximité de Hanka Houria », dans la région de Smara. Le Polisario avait déclaré que « les attaques de l’Armée sahraouie se poursuivent contre les forces d’occupation marocaines, qui subissent de lourdes pertes humaines et matérielles le long du mur de la honte ».

Ce mur, érigé par le Maroc dans les années 1980, s’étend sur plus de 2 700 km et divise le Sahara occidental en deux parties, l’une sous contrôle marocain et l’autre considérée comme « libérée » par le Polisario. Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce vaste territoire riche en ressources marines et en phosphates, préconise un plan d’autonomie sous sa souveraineté. En revanche, le Polisario réclame la tenue d’un référendum d’autodétermination pour l’ensemble du territoire, sous l’égide de l’ONU, un référendum qui avait été prévu lors de la signature d’un cessez-le-feu en 1991, mais qui ne s’est jamais matérialisé.

Le 13 novembre 2020, le Polisario avait déclaré être « en état de guerre de légitime défense » et avait averti que l’ensemble du Sahara occidental était considéré comme une zone de guerre par l’organisation indépendantiste. En réponse, le roi du Maroc avait affirmé son engagement envers le cessez-le-feu tout en promettant de réagir « fermement et dans le cadre de la légitime défense » contre toute menace. En octobre 2022, le Conseil de sécurité de l’ONU avait appelé le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à reprendre les négociations, bloquées depuis 2019, en vue de parvenir à une solution « durable et mutuellement acceptable ».
Senenews

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