Il est temps de dire tout haut ce qui se disait en bas, de dire à haute voix ce que l’on chuchotait. L’opposition a atteint le sommet de l’échec et de la faillite.
Elle a raté elle-même et fait perdre au peuple mauritanien des dizaines d’opportunité garantissant la réalisation effective du changement démocratique. Elle n’a pas réussi à s’unir sous une même bannière politique comme elle a échoué à concevoir une stratégie crédible pouvant sauver le navire et le conduire à bon port. Pis, elle a lamentablement échoué à tirer les leçons des épreuves qu’elle a endurées.
Son intransigeance et son radicalisme n’ont jamais été d’un apport positif, ni pour elle-même ni pour la scène politique dans son ensemble comme ils n’ont jamais été d’une quelconque utilité pour la Mauritanie et pour les Mauritaniens.
La situation actuelle dans le pays exige plus que jamais, et pendant qu’il est temps, que cette composante politique identifie efficacement les contours de la mutation démocratique choisie, mieux, qu’elle la planifier dans ses détails, ce qui ne pourrait se réaliser sans une révision globale du style et de la stratégie de l’opposition afin que celle-ci puisse s’acquitter du rôle qui lui est imparti et répondre aux profondes aspirations des masses populaires.
De par son style et ses approches actuelles, l’opposition n’offre aucun espoir de réussite ni, à fortiori, de perspectives pour réaliser le changement souhaité. Car, dans ses conditions actuelles, elle ne constitue guère une alternative.
Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni
Le Quotidien de Nouakchott