Une partie de l’opposition, réunie au sein d’un forum d’une dizaine de partis, a décidé de participer aux prochaines élections ainsi qu’à la présidentielle de 2019. Comment expliquer ce revirement de l’opposition ?
Le FNDU (Forum National pour la démocratie et l’unité) a décidé de rompre avec la politique de la chaise vide. La décision de sa participation aux scrutins à venir a été annoncée par son président, Mohamed Ould Maouloud.
Un tournant historique
Ould Maouloud estime que ces élections représentent "un tournant historique pour la Mauritanie, une chance unique pour une alternance pacifique". En effet, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, réélu en 2014, ne briguera pas un troisième mandat en 2019, conformément à la constitution.
Du côté du pouvoir, le retour de toute l’opposition aux urnes est perçu comme un signe de bonne santé démocratique. "La participation de l’opposition est un plus pour la démocratie, c’est pourquoi, nous lui avons toujours tendu la main", déclare Bamba Ould Dramane, ancien ministre, membre du bureau exécutif de l’UPR (Union pour la République), parti au pouvoir.
L’opposition, sans poser de préalables à sa participation aux élections, exige tout de même un processus électorale concerté pour plus de transparence. "Il faut que le processus soit transparent" martèle Mohamed Ould Maouloud. Et, "cette transparence ne peut être obtenue sans concertation entre toutes les partie", ajoute Ould Maouloud qui avertit : "Nous nous battrons contre une gestion unilatérale".
Rapprochement pouvoir – opposition
De récentes rencontres "secrètes" entre le pouvoir et le FNDU ont cependant tourné court. Les deux parties se rejettent la responsabilité des fuites dans la presse de ces discussions qu’elles voulaient discrètes.
Les partisans de la majorité se disent, malgré tout, ouverts à la concertation. Bamba Ould Dramane réitère la disposition du pouvoir au dialogue, tout en appelant "au respect des règles fixées pour sa bonne réussite".
Pour des élections crédibles, le FNDU demande la présence d’observateurs internationaux, notamment européens. Cette demande sera-t-elle satisfaite ? Pas sûr. À un journaliste qui s’étonnait de l’absence d'observateurs pendant le referendum de 2017, le président Ould Abdel Aziz avait sèchement répliqué: "l’Union européenne n’est pas le baromètre de la vérité".
Dw.com