
Un jeune chômeur marocain non voyant, qui participait à une manifestation pour l’emploi sur le toit d’un ministère à Rabat, a fait une chute mortelle, dimanche soir, a-t-on appris lundi 8 octobre de source officielle. Le jeune homme prenait part à un sit-in organisé depuis fin septembre par des dizaines de non-voyants au chômage sur le toit du ministère de la famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social. Leur but : réclamer des embauches dans la fonction publique.
Lire aussi : Au Maroc, les corps de 11 migrants repêchés après un naufrage
« Immédiatement après sa chute, [il] a été transféré dans une ambulance mobilisée près du ministère tout au long de ce sit-in » et « a rendu l’âme en route vers l’hôpital », a fait savoir le ministère dans un communiqué. « Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes, a-t-il affirmé, en exprimant sa tristesse et son regret profonds pour cet incident tragique. »
Colère et indignation
Depuis fin septembre, des membres de la « coordination nationale des diplômés malvoyants » menaçaient de se jeter du haut du bâtiment ministériel si leurs revendications n’étaient pas entendues. Les diplômés au chômage manifestent fréquemment dans les rues de Rabat pour demanderleur intégration dans la fonction publique, gage de sécurité de l’emploi.
En 2012, un jeune Marocain au chômage avait perdu la vie après avoir tenté de s’immoler par le feu, suscitant colère et indignation chez les groupes de diplômés sans emploi. En mars 2017, une dizaine de malvoyants au chômage avaient tenté de s’immoler par le feu à Marrakech.
Lire aussi : Au Maroc, fin de la grève de la faim du leader de la contestation dans le Rif
Le chômage touche au Maroc plus de quatre jeunes urbains sur dix, une problématique au centre des préoccupations sociales qui nourrit frustration et mécontentement populaire. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap s’élève à 47,65 % – soit quatre fois plus que la moyenne –, dans un pays qui compte 2,3 millions de handicapés, selon une étude officielle publiée en 2016.