
Le Mali se remet lentement mais sûrement des effets de la crise sécuritaire qui plombe son économie depuis 2012. Le retour en force des IDE (investissements directs étrangers) est le premier signe de cette reprise constatée au niveau de quatre secteurs clés : l’agriculture, les infrastructures, le transport, l’industrie et le commerce. Quand l’Agence pour la promotion des investissements (API) salue « l’augmentation de l’investissement privé de 40 % entre 2015 et 2017 », la Banque mondiale conforte cette idée d’une économie qui reprend des couleurs, soulignant, qu’à moyen terme « les perspectives économiques restent positives avec des taux de croissance du PIB réel projetés à 5 % pour 2018 et à 4,9 % pour 2019 ».
Cependant, l’économie malienne reste tributaire d’un déficit en énergie de 300 à 400 mégawatts par an. Avec un taux d'électrification estimé à seulement 40 % (la Mauritanie est à 39% mais 73% en milieu urbain), mais loin derrière le Sénégal (56,50%, selon Global Energy Architecture Performance Index Report 2017), le Mali compte sur l’initiative privée pour compenser ce gap.
Pays enclavé, le Mali compte sur ses voisins pour l’essentiel de ses échanges. Beaucoup de ses matières premières sont transformées ailleurs, en Guinée ou en Côte d'Ivoire notamment, mais les biens de consommations passent pour l’essentiel par les ports de Dakar et de Nouakchott.
Reste que pour les investisseurs étrangers, la question de la sécurité est importante et le gouvernement doit faire preuve d’une extrême prudence avec le projet de découpage administratif devant faire passer les régions du pays de dix à vingt. Ce qui, suivant les protestations qui fusent au nord comme au sud, porte les germes d’une nouvelle crise.