
L’annonce du décès tragique de Rotana et Talea Farea dans l’eau glaciale de l’Hudson River, à New York, avait provoqué, le 24 octobre dernier, une forte onde de choc émotionnel sur les réseaux sociaux saoudiens, les internautes se perdant en conjectures et querelles stériles, mais refusaient de croire pour la plupart d’entre eux à l’impensable : un geste de désespoir fatal.
La brume épaisse qui, ce jour-là, recouvrait le long fleuve new-yorkais et opacifiait d’autant plus les circonstances mystérieuses de la mort des deux jeunes sœurs venues d’Arabie saoudite, âgées respectivement de 22 et 16 ans, s’est définitivement dissipée à la lumière des conclusions rendues récemment par le médecin-légiste, le Dr Barbara Sampson. Le doute n’est plus permis, il s’agit bien d’un « double suicide par noyade ».
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Retrouvées sans vie et « sans signes évidents de traumatisme », ligotées l’une à l’autre avec du ruban adhésif, les deux soeurs inséparables sont restées unies jusque dans la mort qu’elles ont choisi de se donner, ainsi que l’a affirmé en conférence de presse Dermot Shea, le chef du département de la police de New York.
« Nous avons acquis la conviction que les deux jeunes filles sont entrées vivantes dans l’eau. Le ruban adhésif n’était pas serré, il ne faisait que les entourer, comme si elles avaient voulu en finir, soudées l’une à l’autre », a-t-il expliqué, avant d’asséner une vérité qui a fait l’effet d’un coup de massue à leurs proches et aux autorités saoudiennes : « Elles préféraient mourir plutôt que de retourner dans leur pays d’origine ».
Il n’en fallait pas plus pour que l’attention médiatique se focalise sur le royaume wahhabite, accusé d’avoir ordonné aux deux jeunes filles et à leur mère, installée en Virginie, de quitter le sol américain sans délai pour revenir à la maison. Des allégations qu’un haut responsable saoudien, sur un ton particulièrement offusqué, a immédiatement balayées d’un revers de main sur CNN.
Connaîtra-t-on jamais les vraies raisons qui ont poussé deux jeunes sœurs, qui avaient toute la vie devant elles, à mettre fin à leurs jours en se jetant dans l’Hudson River, enveloppées par le brouillard automnal d’un jour lugubre d’octobre ?
Oumma.com
