
A l’origine du conflit, un banal accrochage entre des bergers peuls mauritaniens et des paysans sénégalais de l’ethnie soninké. La mort de deux Sénégalais, à la suite de l’intervention de l’armée mauritanienne, réussit à transformer ce qui était parti pour être une petite dispute entre voisins en un véritable conflit inter-Etats.
Les premières scènes de violence se déroulent à Diawara, une localité située dans le Sénégal oriental, à Bakel, à la frontière avec la Mauritanie et le Mali. A la suite de ce conflit frontalier, soldé par la mort de deux Sénégalais, de nombreux blessés et une douzaine pris en otage par l’armée mauritanienne, des émeutes se signalent partout au Sénégal en représailles à la violence subie par leurs compatriotes en Mauritanie. C’est le début d’une véritable crise entre Etats voisins.
A l’annonce de la nouvelle de la mort des Sénégalais, tués par des Mauritaniens, on assiste à un pillage des boutiques des Mauritaniens à Bakel, à Dakar et dans d’autres villes du pays. La tension entre les deux pays atteint son paroxysme quand, entre les 21 et 24 avril, le saccage des commerces des Maures a lieu à Dakar. Même si la police parvient difficilement à restaurer l’ordre face à une folle furie, les évènements de Dakar vont faire accroître la violence en terre mauritanienne où des Sénégalais vont aussi subir le même sort.
Le bilan de ces violences est particulièrement lourd. On recense, en fin avril, des centaines de Sénégalais tués (150 à 200 Noirs) ou mutilés dans la capitale mauritanienne et dans d’autres villes contre 60 victimes du côté mauritanien et des milliers de réfugiés. Pour limiter les dégâts, le président Abdou Diouf décrète alors l’état d’urgence et le couvre-feu dans la capitale sénégalaise et ordonne à l’armée d’assurer la protection des ressortissants mauritaniens. Grâce au pont aérien mis en place par la France, l’Algérie, l’Espagne et le Maroc, 160 000 Mauritaniens et 70 000 Sénégalais sont rapatriés. Conséquence logique, le Sénégal et la Mauritanie rompent leurs relations diplomatiques le 21 août 1989 avant de les rétablir en avril 1992.
.senenews.com/