
Les choses se sont accélérées à la veille du vote, prévu le 30 avril, d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara. C’est ainsi que le Groupe des amis du Sahara (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Espagne et Russie) s’est réuni, lundi 22 avril à New York, pour débattre du projet de résolution américain, qui sera soumis au vote. Une autre réunion a été programmée pour le 24 avril par le groupe, mais cette fois au niveau des experts. Les débats au niveau du groupe ont été caractérisés par un duel franco-américain au sujet de la durée du mandat de la Minurso. Ainsi, alors que les États-Unis, traditionnels rédacteurs du projet de la résolution, insistent pour maintenir le mandat de six mois, la France estime que cela n’a plus de sens, dès lors que l’objectif de départ a été atteint, à savoir le retour des parties à la table des discussions, bloquées depuis mars 2012. Pour Paris, les quatre parties (Maroc, Algérie, Polisario et Mauritanie) ont effectivement participé aux deux rounds de pourparlers tenus à Genève, en décembre et en mars derniers. De même qu’elles ont accepté l’invitation formulée par Horst Köhler pour la tenue d’un troisième round l’été prochain. Cependant, il semble que c’est la position de Washington qui devrait être retenue.
Pour le reste, à part un probable vote positif de la Russie, qui semble être pour la première fois sur la même longueur d’ondes que les Etats-Unis, la résolution qui sera votée ne différera probablement pas de celle d’avril de l’année dernière. Il faudra retenir toutefois que le projet de résolution évoque, dans pas moins de quatre paragraphes, le rôle de l’Algérie en tant que «partie au conflit» et non comme membre observateur comme Alger aime à promouvoir.
Le Maroc veut une solution réaliste
Autre point marquant, le projet de résolution ne prévoit aucune recommandation concernant l’élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme. L’Onu restera, néanmoins, saisie de cette question via le canal du Conseil des droits de l’Homme (CDH), précise-t-on. En outre, les Quinze appellent les quatre parties à «entrer dans le vif du sujet», lors de la prochaine table ronde de Genève, à travers la discussion de la dimension régionale du conflit et la nécessité de la redynamisation de la construction maghrébine. Ils insistent également sur le rétablissement des mesures de confiance avec, notamment, la relance de l’échange de visites entre familles sahraouies.
Par ailleurs, et dans une déclaration, à l’agence de presse russe «Sputnik», le ministre des affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné que «le Maroc veut une solution réaliste à la question du Sahara». Le Royaume, a-t-il ajouté, «n’est pas disposé à tenir compte des positions contraires aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies». Pour le ministre des affaires étrangères, «si certaines parties campent sur leurs positions obsolètes, le Royaume propose des solutions et définit sa position, mais il n’est pas disposé à poursuivre les discussions sur des questions non pratiques et non consensuelles».
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Par Tahar Abou El Farah