
Alors que les médias français se demandent s’ils peuvent encore inviter Tariq Ramadan, le journaliste Jean-Jacques Bourdin l’a fait, ce matin sur son plateau de BFM-TV et RMC.
Après une longue cure de silence médiatique, l'islamologue suisse mis en examen pour viols, a décidé de s’exprimer avant la parution le 11 septembre de son prochain livre ‘Devoir de vérité’ (Ed. Presses du Châtelet). Un livre dans lequel il attaque les plaignantes, la justice et les médias.
Interrogé ce matin sur les plaignantes, il affirme être victime d’un traquenard car, il en est sûr, les menteuses se multiplient. "Un certain nombre de femmes qui se connaissent et qui changent leur version quatre fois…des femmes jalouses ou qui se sentaient flouées [qui] ont cherché, a posteriori, à régler des comptes". Et puis il nie avoir plusieurs fois contacté l’une de ces dames sur Facebook. "C’est faux, je n’ai jamais contacté cette dame, je ne sais même pas qui elle est".
Lui qui habituellement prêche la bonne parole, en invitant chacun à ‘dépasser le ressentiment et la rancœur’, n’a pas de mot d’apaisement pour ces femmes.
Les rancœurs ne s’arrêtent pas là. Vis-à-vis des juges aussi, Tariq Ramadan ressent "leur hostilité profonde et affichée à [son] égard", leur "aveuglement volontaire".
Quant aux médias, "avec leur instinct de vautours", ils se livrent à un "lynchage". Selon lui, ils veulent le voir coupable.
Tariq Ramadan plaide "des relations consenties"
A la suite de deux premières plaintes de femmes en France, à l'automne 2017, Tariq Ramadan a été mis en examen (inculpation) pour "viol", "viol sur personne vulnérable" à deux reprises. Au total, le théologien a passé plus de neuf mois en détention provisoire, entre février et novembre 2018. La justice française lui interdit de quitter la France.
Accusé également de viol par une femme en Suisse, il doit être entendu cet automne à Paris par un procureur de Genève.
Tariq Ramadan avait d'abord nié tout rapport sexuel avec les deux premières plaignantes. mais depuis qu'il a été contredit par l'enquête, il plaide des "relations consenties".
La défense et les parties civiles s'affrontent sur l'interprétation de l'abondante correspondance (messages, SMS, photos) à caractère sexuel de Tariq Ramadan avec de nombreuses femmes, dont ses accusatrices. Pour le camp Ramadan, elle prouve le consentement de ces femmes tandis que les parties civiles y voient la preuve de "l'emprise" exercée sur elles par l'intellectuel.
Au déclenchement de l'affaire, Tariq Ramadan a été mis en congé d'un commun accord de l'université britannique d'Oxford où il était titulaire d'une chaire d'études islamiques depuis 2008.