
Avions, vins français, fromages italiens et whiskys écossais font partie des produits qui ont écopé de taxes douanières américaines supplémentaires depuis ce vendredi matin. C'était prévu, mais jusqu'au bout les Européens avaient espéré que l'administration américaines n'oserait pas mettre en application ces nouveaux tarifs pénalisants qui portent sur 7,5 milliards de dollars de produits venus du Vieux continent. Il s'agit d'une sanction, la plus lourde décidée par l'OMC, touchant 150 produits, en représaille aux subventions accordées à l'avionneur européen Airbus - une très vieille affaire au demeurant. Ce qui frappe c'est la concomittance de ce geste inamical, avec la réaction timorée de Washington à l'égard de la Turquie d'Erdogan, Trump ayant pour le moment renoncé à toute punition commerciale de l'invasion des armées turques dans le nord de la Syrie pour en chasser les Kurdes. Satisfait du cesser-le-feu temporaire de 120 heures négocié par son vice-président, Mike Pence, à Ankara, le président américain a renoncé à toute sanction. Mais il n'a obtenu qu'une suspension le temps de permettre aux troupes kurdes de se retirer de la zone, sans engagement de son interlocuteur d'envisager une quelconque forme de retrait. Pendant ce temps, au sommet européen de Bruxelles, où l'on se félicitait prudemment de l'accord obtenu sur les modalités du Brexit, encore soumis à un vote périlleux devant le Parlement britannique, la France se singularisait en bloquant tout début d'élargissement de l'Europe à l'Albanie et à la Macédoine du Nord. Argument utilisé par la délégation française: la Turquie justement:! En engageant le processus d'élargissement avec ce pays, qui est irréversible, les Européens se sont mis dans une position ubuesque, surtout dans une situation comme celle qui prévaut aujourd'hui. Preuve pour les Français qu'il vaut mieux prendre son temps avant d'ouvrir la porte de la maison euroépenne à des nouveaux venus.