Crime de Toujounine: complotisme islamiste.

ven, 18/06/2021 - 07:40

Le crime odieux de Toujounine a ceci de particulier : il a servi, contrairement à tous les autres, de "déclencheur" d'une manifestation "islamiste", avec le Cheikh Dedew en tête pour réclamer rien moins que l'application de la charia !!! Pour bon nombre d'observateurs, cette recherche de cause à effet est suspecte. La surenchère politique - islamiste plus particulièrement - prend la place, malencontreusement, de l'Union sacrée que recommande la nécessité de faire face à la menace sécuritaire. Une menace qui, par son occurrence, rappelle la singularité d'un crime, comme probablement "sur commande" à des fins politiques (politistes, plutôt), alors que ceux qui surviennent régulièrement dans une capitale en transformation démographique difficilement maîtrisable relèvent de l'ordinaire d'une délinquance juvénile alimentée par le monde de la drogue. Qu'en période aussi trouble que celle d'une pandémie planétaire, toujours préoccupante, et d'un retour insidieux des "forces du mal" de la maléfique décennie 2009-2019, le péril islamiste refait surface, rompant l'accord tacite de la "paix des braves" qui permettait de faire face à tant de dangers et de défis, prouve la nécessité pour les soutiens du pouvoir actuel de rester éveillé. Quand la politique reprend ses droits, dans un contexte non encore assaini, l'on peut s'attendre à toutes sortes de manipulations. Et de prétentions. Comme, par exemple, celles d'être le garant de valeurs morales que l'on a en partage avec d'autres et que seul l'Etat peut protéger, en choisissant la façon et les moyens, en fonction du contexte politico-social et de sa jonction avec l'environnement régional et international. Il ne s'agit pas de refuser l'adoption - ou l'adaptation - de mesures qui offrent plus de garantie de sécurité - et donc de sérénité - à des populations qui refusent de se soumettre aux exigences de la modernité mais de se dresser fermement contre toutes velléités de manipulation tendant à tirer profit d'une situation d'insécurité "accidentelle". Car le crime n'est pas la règle, et l'on ne le combat pas en instaurant un climat de psychose généralisée à des fins de mauvaise politique. Les minifestants du jeudi, issus d'une "corporation" connue, pourraient-ils placer un policier ou un gendarme devant chaque tente, hangar ou baraque de ces quartiers précaires, où les mesures de sécurité ne sont généralement pas le premier des soucis, s'ils avaient, eux, la gestion des affaires ? Ils s'obstinent, à dessein, à ne pas voir les importants efforts menés par l'État pour gagner la guerre de la sécurité intérieure après avoir assuré celles de l'extérieur en protégeant les frontières du pays contre la menace terroriste devenue une réalité de tous les jours dans de nombreux pays de la sous-région. Mais comme l'on dit chez nous, "qui n'est pas dans la bataille est courageux". Les islamistes marcheurs gagneraient à le savoir. Mohamed Ould Brahim

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