
La justice a tranché. Un professeur d’université marocain, poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » dans une affaire de chantage sexuel visant des étudiantes en échange de bonnes notes, a été condamné à deux ans de prison ferme, rapportent mercredi soir des médias locaux. Il s’agit du premier jugement prononcé dans le cadre du scandale connu sous le nom de « sexe contre bonnes notes », qui éclabousse l’université de Settat, dans l’ouest du Maroc.
L’enseignant en sciences économiques, qui était en détention préventive, a été reconnu coupable « d’attentat à la pudeur », de « violence » et de « harcèlement sexuel » devant la chambre criminelle de la cour d’appel de cette ville proche de Casablanca, selon les médias.
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Quatre autres professeurs vont être jugés
L’affaire dite du « sexe contre des bonnes notes » a été relayée en septembre par des médias locaux après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractère sexuel échangés entre un des professeurs poursuivis et ses étudiantes – d’autres scandales similaires ont éclaté récemment. Quatre autres professeurs d’université, dont deux sont en liberté provisoire, doivent comparaître jeudi dans le cadre du même scandale. Ils sont poursuivis pour de lourdes charges : « incitation à la débauche », « discrimination fondée sur le genre », « violence contre des femmes ».
Plusieurs cas de harcèlement sexuel de professeurs sur des étudiantes ont été médiatisés ces dernières années au Maroc, sans que de plaintes ne soient déposées, dans un pays où porter plainte contre son agresseur est une démarche très rare dans une société conservatrice. Alors que les associations de défense des droits humains alertent régulièrement sur le sujet, une loi est entrée en vigueur en 2018 et rend passible de peines de prison des actes « considérés comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement