La Mauritanie se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. Entre aspirations au progrès et pesanteurs du passé, entre ambitions économiques et crises sociales, entre opportunités géostratégiques et menaces sécuritaires, le pays doit faire des choix cruciaux. Mais où va la Mauritanie ?
Un pays aux immenses potentialités
Dotée d’une façade maritime stratégique sur l’Atlantique, riche en ressources halieutiques, minières et énergétiques, la Mauritanie a tout pour réussir. L’or, le fer, le gaz naturel, ainsi que les perspectives d’énergies renouvelables offrent des atouts considérables pour un développement durable et inclusif.
Sur le plan géopolitique, la Mauritanie joue un rôle central entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, tout en étant un partenaire clé pour l’Europe en matière de lutte contre le terrorisme et la migration clandestine.
Les freins au développement
Cependant, ces atouts sont trop souvent dilapidés par une mauvaise gouvernance et une élite dirigeante plus préoccupée par la préservation de ses privilèges que par l’intérêt général. La corruption gangrène l’administration, l’injustice sociale alimente les frustrations, et la faiblesse des institutions compromet la stabilité du pays.
Les décideurs, censés œuvrer pour le bien commun, se révèlent souvent être les principaux saboteurs du pays. Gaspillage des ressources, mauvaise gestion des opportunités économiques, fuite des capitaux, pollution des écosystèmes et absence de vision stratégique : autant de maux qui freinent l’essor national.
Un peuple soumis ou complice ?
Face à ces dérives, le peuple mauritanien reste divisé et trop souvent passif. Certains subissent en silence, d’autres se résignent, tandis qu’une minorité complice profite du système. Cette léthargie collective constitue l’un des plus grands obstacles au changement. Une nation ne peut avancer que si ses citoyens prennent conscience de leur pouvoir et exigent une gouvernance plus juste et plus efficace.
Un environnement régional sous tension
Pendant ce temps, les voisins de la Mauritanie renforcent leurs capacités militaires et économiques. L’Algérie et le Maroc poursuivent leur course à l’armement, le Mali demeure un foyer d’instabilité, et le Sénégal se positionne comme une puissance économique montante. La Mauritanie, elle, semble hésitante, oscillant entre opportunisme diplomatique et manque de vision stratégique.
Or, il est évident que ses voisins ont plus besoin d’elle qu’elle n’a besoin d’eux. L’Europe elle-même mise sur la Mauritanie pour contenir l’immigration clandestine, le trafic de drogue et la criminalité transfrontalière. Mais ce rôle ne peut être assumé sans un État fort, structuré et respecté.
Un État fragile a-t-il besoin de démocratie ou d’un Homme fort ?
L’un des débats récurrents en Mauritanie est celui du modèle de gouvernance. Faut-il davantage de démocratie ou un dirigeant fort, mais juste ? Dans un pays où les institutions sont faibles, où l’État peine à s’imposer et où les intérêts particuliers l’emportent sur le bien commun, une démocratie mal appliquée peut devenir un facteur d’instabilité. L’émergence d’un leadership visionnaire, courageux et incorruptible apparaît donc comme une nécessité.
Le Souffle de Gaza
Une nouvelle génération d’Africains, animée par une vision islamo-panafricaniste et un rejet des modèles hérités du passé, est en train d’émerger. En Mauritanie aussi, la jeunesse aspire à plus de justice, de mérite et de transparence. Sera-t-elle capable de renverser les anciennes dynamiques et d’imposer une nouvelle trajectoire ?
L’avenir de la Mauritanie dépendra de sa capacité à tirer profit de ses ressources, à instaurer une gouvernance efficace et à s’adapter aux réalités géopolitiques régionales. Mais cela suppose une prise de conscience collective et un sursaut national.
La Mauritanie peut-elle se réveiller avant qu’il ne soit trop tard ? C’est la question qui se pose. Et la réponse dépendra de chacun d’entre nous.
Avec Gaza, nous avons vu comment l'Islam forge des hommes d'exception. Allons-nous enfin renouer avec notre véritable identité et nous réconcilier avec notre sainte religion ?
Par Dr. Mohamed Ahmed BABA AHMED SALIHI