
L’économie mauritanienne a trois mamelles : les mines, la pêche et l’agriculture à laquelle on adjoint, généralement, l’élevage. Pour un pays dont la population rurale est estimée à 46,3%, en 1918, l’agriculture a un intérêt certain dans les politiques publiques d’autosuffisance alimentaire et de lutte contre la pauvreté.
D’aucuns pensent que c’est un bon choix d’avoir confié le ministère du développement rural à Monsieur Dy Ould Zein qui, depuis son arrivée à la tête de ce département, a mis en œuvre une stratégie qui commence à donner de bons résultats, malgré les contraintes imposées par la pandémie du Covid-19.
Administrateur de régie financière de formation, Ould Zein travaille avec l’esprit de celui qui sait faire face à l’obligation de résultats, surtout que les défis sont énormes : manque de diversification agricole qui oblige la Mauritanie à importer fruits et légumes des pays voisins, désintéressement d’une bonne partie de la jeunesse à l’agriculture, et intempéries (inondations ayant détruit une bonne partie de la production rizicole de cette année).
Conscient de la nécessité de parer au plus pressé, le ministre du développement rural avait sillonné les wilayas du pays productrices pour inciter les agriculteurs à faire de leur mieux, les assurant du soutien de l’Etat, notamment dans les filières des légumes et des céréales traditionnels.
Avec environ 500 000 ha des terres cultivables (soit environ 0,2 ha/habitant), la Mauritanie dispose de potentialités agricoles relativement importantes. Ce secteur d’activité, combiné avec celui de l’élevage, occupe 67 % de la population active et contribue pour un tiers au PIB, selon l’étude « Mauritanie : Plateforme de connaissances sur l’agriculture familiale », publiée en 2018 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture » (FAO).
Malgré qu’elle occupe encore une tranche importante de la population, l’agriculture n’attire que 8,7 milliards d’ouguiyas d’investissements (2017), contre 97,7 milliards dans le commerce, 41,9 milliards dans la pêche, 31,12 milliards dans l’industrie manufacturière et 10,8 milliards dans les mines.