
Il semble jour après jour que certains ministres d’après les élections présidentielles de juin 2019 et l'investiture du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani à la tête du pays, à la suite d’une transition pacifique, ne sont absolument pas à la hauteur des espoirs et attentes placés en eux, si on ne dit pas qu’ils étaient pires que leurs homologues de la dernière décennie et des personnalités impliquées dans les dossiers de corruption et les scandales de la décade 2009-2019, objet d’instructions diligentées par la police chargée des crimes économiques et financiers.
Oui, il semble clair aujourd’hui, avec la possibilité d'évaluer le bilan individuel de chacun des ministres du "quinquennat", après 17 mois d’activité, qu'ils ont trahi la confiance, manipulé les projets, pillé les biens publics et érigé en système au sein de leur département les pratiques clientélistes, régionalistes, népotistes.
Ils ont agit ainsi, mettant à leur profit leur attribution par le président Ghazouani, au cours du premier mois de son magistère, des pouvoirs et des moyens afin de mener à bien et avec dextérité, plénitude et aisance leurs missions.
Des espoirs qui ont été maheureusement déçus, faisant découvrir des ministres qui ne pensent qu’à détourner, à ruser pour surfacturer et à se faire de la pub et de la promotion pour des activités qui cachent beaucoup de défauts, d’irrégularités, d’imperfections et d’échecs.
Oui, ils ont trahi l’honnêteté placée en eux par le président, qui leur avait affirmé après leur choix pour siéger au sein de son Gouvernement number One, s’attendre à ce qu’ils abattent un travail inédit et gigantesque dans le cadre des réformes engagées et du chantier de refondation lancé sur les rails sous sa gouvernance de très courte durée, dés lors où 5 ans sont peu pour faire de grandes réalisations.
Ces ministres inefficaces ont dont profité au contraire de facteurs conjugués dont la carte blanche mise à leur disposition par le président Ghazouani et de l'absence d'inspections ainsi que de la priorité accordée par les hautes autorités civiles et militaires du pays aux dossiers difficiles et complexes tels que celui des instructions relatives aux dossiers de corruption de la dernière décennie d’une part et de la lutte contre la pandémie meurtrière du Covid 19, d’autre part, pour agir suivant leurs caprices personnels.
Ils ont misé également dans leurs malversations sur le défilement rapide du quinquennat du président Ghazaouni, que les énormes défis hérités de son prédécesseurs et les imprévus consécutifs à la pandémie du Coronavirus, ont fortement occupé pour mettre de l’ordre dans le service public et moraliser l’administration, en premier des ministres rompus à la corruption au point de devenir accro à la gabegie.
Toujours est-il que l’espoir reste permis et le train peut être replacé sur les rails et les disfonctionnements constatés corrigés avant qu’il ne soit trop tard.
Ce qui interpelle le président à éviter la politique de deux poids deux mesures en pensant que tous ses ministres sont des blancs sur neige alors que certains sont des vrais prédateurs que leurs homologues de la décennie passée, d’où l’urgence de lancer une seconde enquête parlementaire pour déceler les failles et identifier les « traitres » des 17 derniers mois.
Ce qui requiert la réactivation des inspections sectorielles, de la Cour des comptes et de l'Inspection Générale de l’Etat ainsi qu’à accompagner l'octroi de pouvoirs et de moyens par des conditions qui permettent le suivi parallèle d’une action ministérielle garantissant son bon fonctionnement et parant à la propagation de la corruption de l’ombre, qui est autant plus pernicieuse que le Coronavirus.
Le premier Conseil des Ministres présidé par Ould Ghazouani, après son investiture à la tête du pays, réuni le Vendredi 09 Août 2019, était l’occasion pour le nouvel Homme fort de Nouakchott de réitérer sa volonté de mettre en œuvre les engagements souscrits dans son programme électoral à la faveur duquel il a obtenu la confiance des mauritaniens, rappelle-t-on.
Ghazouani avait également confirmé que le Gouvernement de compétences qu'il a chargé de la mise en œuvre de ce programme ambitieux disposera des attributions et des moyens appropriés et que ses membres seront entièrement responsabilisés et devront donc faire preuve d'efficacité et performance pour l'atteinte des objectifs escomptés, ce qui requiert notamment de leur part de mettre en place une administration efficiente et d'instaurer une gestion axée sur les résultats.
Il avait engagé le Gouvernement à s'atteler à l'élaboration des stratégies et plans d'actions nécessaires à cet effet.
Il avait demandé enfin au Gouvernement de procéder sans délai à la prise des mesures idoines en vue d'assurer une amélioration rapide des conditions de vie des populations, notamment dans les secteurs vitaux ayant un impact direct sur le quotidien des citoyens.
Rien de tout cela n’a été réalisé et le capitaine Ghazouani est resté seul à bord d’un navire à l’équipage plongé dans la corruption, à quelques rares exceptions prés, avec ces ministres réputés par leurs qualités de technocrates et qui ont réussi à se démarquer de la médiocrité ministérielle