Opposition: déterrer la hache de guerre pour une simple question de terminologie

mar, 17/08/2021 - 18:51

Dialogue ou concertations ? On risque de n’avoir ni l’un ni l’autre si l’on se fie à l’ambiance créée par la crise de nerfs du président de l’Alliance populaire progressiste (App), Messaoud Ould Boulkheir, lors de la conférence de presse organisée, hier lundi 16/08/2021, par une coalition de sept partis d’opposition.

Pour le président du conseil économique et social et ancien président de l’Assemblée nationale, il y a bien crise en Mauritanie, et donc, nécessité d’organiser un nouveau dialogue ! La majorité conduite par l’Union pour la République (UPR) détenant une majorité confortable au parlement (105 députés sur 159, 13 conseils régionaux sur 13 et 170 maires sur 218), les concertations auxquelles appellent le pouvoir s’inscrivent dans la droite ligne de la politique d’ouverture initiée par le président Ghazouani dès son accession à la magistrature suprême. Elles ne signifient nullement qu’il y a une crise de laquelle il faut "s’extirper" par la recherche d’un consensus national.

Si la position de Messaoud devrait finir par être celle de l’ensemble de l’opposition, y compris des partis qui n’ont pas pris part à la conférence de presse du lundi (Rfd, Ufp, Sawab), il est à craindre que la hache de guerre déterrée par la sortie enflammée du président de l’APP ne serve de casus belli pour mettre fin à l’accalmie politique qui avait suivi l’élection du président Ghazouani en juin 2019. Ce serait alors un réel gâchis. Car qui a accepté de vivre dix ans de crise, réelle celle-là, ne peut se plaindre de deux années d’une gouvernance pacifique perturbée seulement par une pandémie qui n’a épargné personne dans ce vaste monde.

Mohamed Ould Brahim.

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