Billet d’humeur : Tamouhi-Ebchir, encore une plateforme… et après ?

mer, 02/07/2025 - 23:38

Tamouhi-Ebchir, oui ! Je suis entrain de suivre, avec la plus grande attention — et un soupçon de scepticisme — le discours de S.E. la Ministre de l’Action sociale, de la Famille et de l’Enfant, Mme Safiya Mint Ntehah, lors du lancement de la fameuse plateforme *Tamouhi-Ebchir*. Une initiative, sans aucun doute, louable à plusieurs égards. Enfin, à condition qu’elle se mette vraiment au service des populations démunies et non au service… d’une simple bonne intention qui s’évanouit dès qu’on clique sur « envoyer ».

Pour être franc, j’ai un passé assez chargé avec ces plateformes dites « sociales ». Ma plus récente expérience avec la plateforme *Ain* a été aussi édifiante qu’une panne d’ascenseur : frustrante, interminable, et au final… décevante. J’ai abandonné d’y envoyer mes plaintes, car je connais la rengaine : « non fondée ». Un classique, une réponse aussi prévisible qu’une météo en zone désertique.

Alors, vous me direz : « Pourquoi encore une plateforme ? » Bonne question. Sans vouloir jouer les rabat-joie, on est à un point où la population ne veut plus de plateformes, ni de promesses. Ce que nous voulons, c’est simple : *du cash, du concret, du palpable*. Parce que la vraie pauvreté, elle ne s’efface pas avec un clic ni avec un mot doux ministériel.

Tamouhi-Ebchir, Tamouhi-Ebchir… Le nom est joli, la volonté est là, mais derrière, il faut du sérieux. Les citoyens ne veulent pas qu’on leur lance des plateformes comme on lance des cailloux dans un puits sec. Le fond du problème, c’est qu’on a trop souvent l’impression que ces outils numériques sont les énièmes promesses emballées dans du papier brillant, mais creuses à l’intérieur.

Alors, Mme la Ministre, je vous en prie, convainquez-nous. Montrez-nous que cette plateforme ne sera pas juste un nouvel écran, mais une vraie fenêtre vers l’aide tangible. Parce qu’à force de naviguer sur ces sites, on finit par se noyer dans un océan de « non fondé » et de « dossiers en attente ».

En attendant, le peuple, lui, continue d’attendre… le cash.

Ahmed Ould Bettar

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