
Depuis quand, les forces militaires et de sécurité travaillent sous les ordres du Premier Ministre de notre pays, lequel s’exhibait depuis 40 ans comme un véritable Etat démocratique sans se conformer dans les faits aux règles universelles de l’Etat de droit et du multipartisme réquises.
Le pluralisme et les bonnes pratiques démocratiques n’avaient pas survécu au coup d’Etat qui avait déposé le Père de Nation feu Me Moktar Ould Daddah en juillet 1978, ce leader hors pair, remarquable et ouvert, qui s’était efforcé toute sa vie politique durant à inscrire ses décisions et ses pas au service de l’intérêt général, loin de la communauté, de la tribu, de la région, mais plutôt au profit d’une Mauritanie Une et indivisible.
Aujourd'hui, avec l'émergence de la pandémie du coronavirus qui frappe plus de 158 pays à travers le monde, dont un premier cas a été enregistré le vendredi passé en Mauritanie, le sursaut spontané, victorieux et qualitatif manifesté par les autorités mauritaniennes, le tweet rassurant du président Ghazouani adressé aux citoyens, l’alignement des Généraux de l'armée et de la sécurité, des officiers, des sous-officiers et des soldats avec le Comité interministériel chargé du suivi de la propagation du Coronavirus et l'intervention du président, sont des facteurs conjugués inédits augurant des lendemains meilleurs pour la Mauritanie.
Des signes avant-coureurs montrant une volonté des autorités supérieures mauritaniennes à placer lentement mais surement le pays dans la bonne trajectoire, dans le droit chemin propre à la démocratie, qui lui permettra à court et moyen termes de retrouver sa gloire confisquée depuis un quart de siècle environ.
L'époque où le président était omnipotent, le tout, cumulant à la fois les fonctions incompatibles de Chef suprême incontesté qui ne commet pas de fautes, de Premier ministre, des ministres ensemble et individuels , de Chef d'Etat-major général des armées, de la gendarmerie et de la garde, de Directeur Général de la Sureté Nationale et de Directeur Général des douanes, de Commandant du BASEP, de wali, de Hakem, de député et de maire, est à jamais révolu.
Ce qui ne signifie pas une démission du Ghazouani face à ses responsabilités de président démocratiquement élu ayant promis de faire des mirages, mais bien au contraire une mise des différents dispositifs gouvernementaux, administratifs et sécuritaires devant leurs responsabilités et une obligation de les assumer et d’en rendre compte devant lui et devant le peuple et mériter en conséquence la récompense ou la sanction.
Oui, vous avez bien fait Monsieur le président, le leader distingué, dont nous avions besoin pendant des décennies, et vous avez été habile, audacieux et éclairé dans vos approches politiques saines, pertinentes et mures, en dépit de votre arrivée au pouvoir, il y a à peine 7 mois seulement.
Vous avez convaincu les plus sceptiques et les plus incrédules, vous avez insufflé des lueurs d'espoir dans la réforme globale, grâce à laquelle la justice et l'égalité prévaudront entre tous les citoyens et les composantes du peuple, l'unité nationale sera consolidée et l'intérêt public sera renforcé.
Des opposants radicaux dans le pays vous ont témoigné bien avant moi votre clairvoyance et ont décidé de déposer les armes politiques comme d’ailleurs les activistes des droits de l’homme les plus révolutionnaires, qui malgré leurs doléances impossibles à satisfaire d’un coup, autrement dit immédiatement, vous ont reconnu votre ouverture et votre sincère engagement pour servir le peuple, votre détermination d’instaurer l’équité et l’égalité dans le pays, ne manquant pas de saluer votre sagesse et votre perspicacité dans la conduite des affaires publiques
Nous prions Allah le Tout Puissant de vous protéger, Monsieur le Président, de vous guider sur la juste voie, dans vos efforts inlassables et constructifs qui visent à servir les citoyens sans distinction, ainsi que pour vous préserver dans votre forte volonté d’aller de l’avant afin de restaurer la démocratie dans sa ligne droite et lui permettre de retrouver à l’avenir sa gloire confisquée, en réponse aux attentes et aux ambitions d’un peuple tout entier, qui a vécu pendant des décennies de piétinement, de marginalisation d’abus, de persécution, d'injustice, de tribalisme, de régionalisme et de népotisme pour ne citer que ces maux.
Il y a lieu de rappeler ici l’élargissement du Comité interministériel de suivi de la propagation du coronavirus aux Chefs des Etats-majors des forces armées et de sécurité, au ministre du Pétrole, de l'Énergie et des mines et du président de l'Union nationale des Employeurs mauritaniens.
Mahmoudi Ould Mohamed Ould Saibout